Culture

“Les extradées ” de Nicolas Feuz

Une nouvelle fois, le romancier, lauréat de nombreux prix littéraires, Nicolas Feuz, procureur du canton de Neuchâtel, nous emporte à toute vitesse dans une histoire pleine de suspense avec son nouveau thriller « Les extradées ». Il offre une immersion dans son univers du milieu judiciaire et imaginaire. A découvrir pour tous les amoureux de romans policiers et les autres qui apprécient les sensations fortes !

“Les extradées”  la toile de fond…

Le roman s’articule autour de trois intrigues principales, habilement imbriquées les unes dans les autres.  D’un côté, nous suivons le destin tragique d’une adolescente victime de cyberharcèlement qui met fin à ses jours et de l’autre la disparition intrigante de son amie. Puis, nous pénétrons dans les murs d’une prison pour femmes dans laquelle cinq détenues luttent pour leur survie. Le procureur Norbert Jemsen, personnage central est chargé de l’enquête sur le suicide, et la disparition de l’adolescente. Il va devoir rapidement découvrir un lien entre ces différentes affaires et démêler les fils de cette intrigue tortueuse. Quel est le lien entre tous ces personnages ? Une course contre la montre pour retrouver l’adolescente disparue…

Nicolas Feuz figure incontournable du polar suisse…

Joël Dicker, un maître également en la matière, a eu du flair en publiant depuis Le philatéliste les romans de Nicolas Feuz. Ce dernier confirme une nouvelle fois son talent en s’imposant comme une figure incontournable du polar suisse, reconnue à l’étranger. La plume de Nicolas Feuz manipule le lecteur entraînant avec efficacité au cœur de l’action. Les rebondissements surprenants tiennent en haleine frénétiquement jusqu’à la dernière page. Le style nerveux et le rythme soutenu procurent une tension constante et oppressante. Ce qui renforce le sentiment de mystère. Les personnages sont complexes et bouillonnants. Chacun d’eux porte les cicatrices de son passé, et leurs histoires se croisent de manière inattendue. Nicolas Feuz en qualité de procureur, apporte une authenticité indéniable, en offrant un aperçu privilégié des rouages de la justice au fort ancrage territorial suisse.

Place importante du roman policier et du thriller en Suisse…

 Le polar considéré longtemps comme un parent pauvre de la littérature, « un mauvais genre » connaît un essor grandissant. Les ventes de romans helvétiques ne cessent d’augmenter, témoignant d’un large engouement des lecteurs pour les histoires à suspense. Après le succès des auteurs nordiques place aux auteurs romans !  Les écrivains de polars suisses ont le vent en poupe à l’instar de Nicola Feuz, sont reconnus et appréciés  comme par exemple Marc Voltenauer, Joseph Incardona, Olivia Gerig, Michel Bory, Olivier Rigot, Emmanuelle Robert, Laurence Voïta, Corinne Jaquet, Laurence Burger, Marie-Christine Horn, Nicolas Verdan,  Laurent Eltschinger…Le polar est un genre littéraire à part entière à déguster sans modération !

 Un extrait pour vous mettre l’eau à la bouche…

 « La boule au ventre, Jemsen suivit Kneuss et Garcia en direction de la cabane. Flavie marchait à côté de lui, impassible. Il lui avait proposé de les attendre à la lisière de la forêt, mais elle avait refusé. Aucune scène de crime, prétendait-elle, ne pouvait plus l’atteindre depuis la mort de sa fille. Dans l’exercice de sa profession, disait-elle aussi, les morts devenaient de simples pièces à conviction. Question d’habitude. Mais à en juger par la réaction du chef du GRIF et de son homme, tous les deux pourtant rompus à ce genre de situation, le procureur en doutait. Ils atteignaient l’entrée de la cabane quand, soudain, des voix s’élevèrent dans leur dos. -Laissez-moi passer ! Criait un homme. Où est ma fille ? Je veux voir ma fille. Des membres du DARD l’empêchaient d’avancer. Quelques mètres derrière le cordon de sécurité, une dizaine de personnes observaient la scène. Jemsen devina dans leurs mains des blocs-notes, des appareils photos, des micros et des caméras. -Merde, soupira Garcia. Comment sont-ils arriver jusqu’à ici ? -Ils ont dû nous suivre, répondit calmement Kneuss. Restez-là, je m’en charge. L’inspecteur vaudois s’éloigna en direction du petit groupe contenu par les hommes en kaki. Il leur parla quelques secondes. L’homme qui avait crié semblait l’écouter, l’air hébété. Au fil des mots, son visage se décomposa. Et là, le procureur entendit ce qu’il n’aurait jamais voulu réentendre : le hurlement d’un père qui venait de comprendre qu’il survivrait à son enfant. Une douleur incommensurable que les journalistes s’empressèrent d’immortaliser » (page 14 )

 Sandrine Bourgeois journaliste pour Color my Geneva (tous droits réservés)

 

Les extradées de Nicolas Feuz (Rosie and Wolfe) 

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