Elle a le don de disséquer les sujets présents au cœur de nos préoccupations en explorant avec finesse la manière dont se tissent les relations et les déséquilibres au sein du couple ou de la famille. Ses personnages sont les héros du quotidien.
Son dernier ouvrage « Père au foyer » se déroule dans le canton de Vaud à Prangins où vit la romancière, Genève la ville de ses ancêtres et sa région de cœur l’Engadine dans les Grisons. Elle confie à Color my Geneva avoir un lien particulier avec Genève, car son arrière-grand père, Victor Charbonnet, conseiller d’État, a participé à l’aventure du jet d’eau.

« Père au foyer » est l’occasion d’une réflexion inédite sur la place réservée à l’homme faisant le choix de s’occuper de ses enfants au détriment de sa carrière professionnelle (comme le font 2,4 % des hommes en Suisse). Partant de ce schéma traditionnel inversé, la romancière met en scène avec réalisme la rupture entre Axelle, une femme active, et son mari Louis qui se consacre à l’éducation de leurs trois jeunes enfants. Après quelques années de vie commune et d’accord sur l’organisation familiale, l’épouse reproche à son mari d’être devenu socialement invisible et demande le divorce.
Nous suivons alors pas à pas le suspens diabolique de la procédure de divorce. Un homme au foyer doit-il se battre plus qu’une femme au foyer pour conserver la garde des enfants. Peut-il obtenir une compensation financière de son ex-épouse ? Y-a-t-il une égalité de traitement, de jugement, entre femme et homme dans ce cas ? Valérie Gans décrit sans tabous les clichés persistants et cocasses qui touchent ces pères à la maison.
Un roman tendre, passionnant et parfaitement maîtrisé qui se lit d’un seul jet pour connaître au plus vite le sort réservé par le Tribunal à ce couple en rupture.
Père au foyer (éditions JC Lattès) vendu en libriairie au prix de 33.60 francs
Crédit photo Olivier Fly
Sandrine Bourgeois – Reporter pour Color my Geneva, tous droits réservés