Famille, Loisirs

« Pour l’éternité »… et plus encore ! La comédie romantique idéale pour les fêtes

Avec qui souhaiterais-je passer l’éternité ? C’est la question que pose “Pour l’éternité”, le nouveau film de David Freyne. Une comédie romantique parfaite pour les fêtes !

Joan (Elisabeth Olsen) et Larry (Miles Teller) continuent de vivre le parfait amour après 60 ans de mariage. Lors d’une réunion de famille, Larry meurt subitement et se retrouve dans l’Au-delà. Il décide d’y attendre Joan qui, malade d’un cancer, le rejoint peu de temps après. Las ! Contre toute attente, Joan y retrouve également son premier mari Luke (Callum Turner) décédé lors de la guerre de Corée et hésite entre les deux hommes. Avec qui passerait-elle l’éternité : son premier amour ou celui avec qui elle a partagé la grande partie de sa vie ? Joan doit choisir. Larry ne s’avoue pas battu…

“Eternity” de David Freyne

Avec Elisabeth Olsen, Miles Teller, Callum Turner

Date de sortie : 3 décembre 2025

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Quel Au-delà nous attend ?

La question de l’Au-delà tracasse toujours et fait l’objet de nombreuses comédies. La plus célèbre, « Le ciel peut attendre » a même connu plusieurs versions, d’Ernst Lubitsch à Warren Beatty. De son côté, le réalisateur irlandais David Freyne s’est inspiré de la comédie « Rendez-vous au paradis » d’Albert Brooks et a imaginé un hall de gare appelé Jonction où les décédés sont accueillis par des CA ou Conseillers d’Après-vie. Ils ont une semaine pour choisir le lieu où passer le reste de leur éternité.

Comme dans les grandes expositions ou foires contemporaines, les divers stands d’éternité rivalisent pour attirer le chaland, beaux discours et coupe de champagne inclus. Si l’espace « Eternité sans homme » affiche complet, vous pouvez choisir « Eternité sur la plage » ou « Eternité à la montagne », « La République de Weimar sans les nazis », « Eternité gourmande », « Eternité capitaliste » ou « Paris des années 50 » avec Satre… Où irait votre préférence ? Le rêve caché se révèle parfois d’une banalité désarmante et vous risquez de vous retrouver sur une plage bondée, entourés de corps à la couleur rouge écrevisse… Sur ce thème, le film multiplie les clins d’œil réussis !

A leur arrivée, les décédés ont l’âge de la période la plus heureuse de leur vie. Peu d’ado (ah, bon ?), beaucoup d’enfants de 10 ans… Ils sont accueillis par des CA ou Conseillers d’Après-vie qui sont chargés de les guider dans leur décision et ne mâchent pas leurs mots. “Tu es mort, Larry” répète Anna, la CA chargée de son dossier. Pas de langue de bois ! C’est la seconde bonne découverte du film. Les deux CA campés par Da’Vine Joy Randolph et John Early sont particulièrement réussis, jouant sur le côté compétitif : lequel de leur client va choisir Joan ? Leur duo fait un parfait contre-poids au trio formé par Elisabeth Olsen, Miles Teller et Callum Turner.

Vivre un amour perdu ?

Changement radicale de style pour David Freyne qui passe de l’ambiance zombie (“The cured” en 2017) à la comédie romantique hollywoodienne ! Rien n’y manque : la nostalgie des années 60, les jolies phrases, les grands sentiments (home sweet home). Néanmoins, le film pose la question plus sérieuse du choix et des regrets. Et si je retrouvais l’intensité fougueuse de ma jeunesse en vivant de nouveau avec mon amour perdu ou éloigné ? Ce thème a été traité récemment sous des formes différentes. On pense à « Partir un jour » d’Amélie Bonnin ou « Connemara » d’Alex Lutz. C’est à ce dilemme qu’est confrontée Joan. Elle retrouve Luke, son premier mari décédé durant la guerre de Corée. Peu de souvenirs les lient, tout est à construire. N’est-ce pas une formidable opportunité puisque jamais elle n’a cessé de penser à lui ? Face à elle, l’éternité avec Larry semble un acquis rassurant mais sans surprise… On sait ce qu’on lâche, on ne sait pas ce qu’on trouve.

Elisabeth Olsen sait très bien faire passer tous ces sentiments ( la joie, le doute, l’anxiété) qui traversent son personnage. Le scénario du film n’est pas révolutionnaire mais il pose de bonnes questions et nous permet d’accompagner Joan dans ces réflexions. En effet, l’essentiel de l’intrigue se concentre sur ces états d’âme et les différentes tentatives de Larry pour raviver la flamme de Joan, qu’il a tenue pour acquise. Face à eux, Luke est plus terne, avec moins d’épaisseur mais plus fougueux. Normal, il n’a vécu que 20 ans !

Malgré quelques baisses de rythme et un happy end prévisible (qui s’en plaindrait ?), cette comédie romantique remplit son contrat. Elle est à la fois drôle et attendrissante, parfaite pour un temps de fête !

 

Virginie Hours, reporter pour Color My Geneva – tous droits réservés

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