Loin des récits convenus ou des analyses distantes, l’auteure fait le pari ambitieux et réussi de se glisser dans la conscience de la Princesse de Galles pour en saisir l’essence, la vulnérabilité et la force cachée.
Romancière reconnue chez Albin Michel, Christine Orban a une place singulière dans le paysage littéraire français en explorant avec une finesse psychologique remarquable les âmes complexes et les destins singuliers. Son œuvre témoigne d’une fascination pour les figures qui ont marqué l’histoire ou la culture, souvent à travers le prisme de leur intériorité. Elle a notamment porté sa plume sur des personnalités d’autres époques, comme dans son roman consacré à la sœur de Pascal « Soumise » prouvant ainsi sa capacité unique à redonner vie et épaisseur aux voix du passé. Avec Lady Di, “Mademoiselle Spencer”, Christine Orban applique ce talent à une figure plus contemporaine mais tout aussi énigmatique.
une jeune femme sincère avant le mythe
L’approche choisie pour cet ouvrage est d’une profonde humanité. Christine Orban nous présente une “Mademoiselle Spencer” avant le mythe, une jeune femme sincère, amoureuse, mais peut-être trop insouciante de par sa jeunesse pour appréhender pleinement les codes rigides et les enjeux colossaux du monde dans lequel elle s’apprête à entrer. Le livre explore avec délicatesse ce contraste saisissant entre la candeur initiale et la complexité de l’institution qu’elle rejoint. Il nous fait sentir le poids immense de la solitude qui peut peser sur les épaules les plus fragiles au cœur même de la foule et de la pompe royale. C’est le portrait d’une âme en quête de sens et d’amour véritable que dresse l’auteure, une âme qui n’avait peut-être pas, dans sa prime jeunesse, compris toute la portée de ce qui se jouait pour la Couronne et pour elle-même.
Une immersion dans l’âme de Lady Di !
La force de l’ouvrage réside également dans l’écriture de Christine Orban, saluée pour être à la fois profondément poignante et d’une fluidité remarquable. Sa plume est élégante, juste, capable de toucher au cœur sans jamais verser dans le sentimentalisme excessif. Le récit coule avec une aisance captivante, nous entraînant dans le flux des pensées attribuées à Diana, rendant l’immersion totale et l’identification, ou du moins la compassion, presque immédiate. C’est un livre qui ne se contente pas de raconter, il fait ressentir la complexité d’une vie vécue sous le regard constant du monde.
Une rencontre attendue au Festival du livre à Collonge (LÀC)
C’est ce voyage intime et puissant au cœur de Lady Diana que Christine Orban viendra partager lors du festival LÀC. Au détour des allées et des échanges du festival, Christine Orban rencontrera Camille Perrier, qui, chez Buchet Chastel, a consacré un livre à une autre icône féminine dont le destin a également été marqué par la lumière intense, le style, et une fin prématurée : Caroline Bessette Kennedy, “L’autre Madame Kennedy”.
La présence conjointe au LÀC de ces deux auteures explorant des vies de femmes devenues des mythes promet un dialogue passionnant. Bien que différentes, Diana et Caroline partagent cette expérience d’avoir vécu leur existence sous les projecteurs, d’avoir été des figures de style et d’élégance, d’avoir connu le poids de l’exposition médiatique, et d’avoir vu leur vie s’interrompre tragiquement, les inscrivant à jamais dans l’imaginaire collectif. Cette rencontre au festival du LÀC s’annonce donc pleine de sens, offrant l’opportunité unique de réfléchir à la manière dont la littérature peut éclairer ces destins hors normes, et à la fascination durable qu’exercent ces icônes, symboles de beauté, de pression et de fragilité. https://www.festival-du-lac.com/
« Mademoiselle Spencer » de Christine Orban (Albin Michel) et « L’autre Madame Kennedy » de Camille Perrier (Buchet Chastel)
Christine Orban et Camille Perrier au Festival du LÀC 14 juin 16h-16h45 (Rencontre gratuite)
Sandrine Bourgeois chroniqueuse pour Color my Geneva (tous droits réservés)