26 septembre 2022

Après l’océan de Laurence Peyrin

La romancière à succès Laurence Peyrin sera à Genève au Festival du LÀC du 1er au 2 octobre pour présenter son nouvel ouvrage « Après l’océan ». Une fois de plus, elle réussit à s’emparer de manière saisissante d’un sujet historique pour y tisser une histoire "fictionnelle" intense.

La romancière à succès Laurence Peyrin sera à Genève au Festival du LÀC  situé à Collonge-Bellerive du 1er au 2 octobre pour présenter son nouvel ouvrage Après l’océan. Une fois de plus, elle réussit à s’emparer de manière saisissante d’un sujet historique pour y tisser une  romance intense. Elle nous embarque sur le Titanic ou plus exactement, l’auteure nous entraîne à New-york en 1912 sur les pas de deux rescapées de « l’insubmersible » paquebot. Cette tragédie qui a englouti 1491 victimes reste encore gravée aujourd’hui dans la mémoire collective.

C’est à travers le prisme des sœurs Alistar que Laurence Peyrin s’intéresse au sort des victimes. Comment étaient-elles prises en charge ? Comment les traumatismes étaient-ils soignés à l’époque ? Quel avenir pour les personnes qui ont tout perdu ? Quelle était la place des femmes vulnérables ?

L’auteure…

Journaliste pendant plus de vingt ans, Laurence Peyrin  vit entre les Etats-Unis et Grenoble. Elle se consacre désormais à l’écriture. Elle est l’auteure de huit romans dont le très remarqué La drôle de vie de Zelda Zonk (prix de la Maison de la presse).

L’histoire…

Les jeunes sœurs Alistar Letta et Molly ont tout perdu dans le naufrage.  La famille au complet venait d’embarquer à destination  de New-York pour y ouvrir une pâtisserie. L’aînée Letta va se battre pour survivre et sauver des griffes des médecins sa sœur traumatisée par le naufrage.

Les points forts…

Laurence Peyrin a le talent de créer une atmosphère authentique qui nous permet d’être transportés en 1912 au cœur de la vie new-yorkaise. Elle n’a pas son pareil pour créer des personnages féminins ordinaires qui se battent avec force et courage face à l’adversité. D’une écriture précise et fluide, elle décrypte la manière de vivre de cette époque. Après L’océan est un roman particulièrement touchant sur une époque révolue. Un nouveau conseil de lecture de Color my Geneva pour vivre des émotions palpitantes et mieux connaître les suites de la tragédie du Titanic.

 

 

 

 

 

 

 

 

La parole à Laurence Peyrin  :

-Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire mettant en lumière deux rescapées de la tragédie du Titanic ?

J’ai toujours été fascinée par l’histoire du Titanic, ce délire industriel qui a remis les hommes à leur place et a marqué la fin d’une époque. Mais si on raconte le naufrage, on ne parle presque jamais de ce que sont devenus les survivants. J’ai voulu reprendre le récit là où il s’arrête : sur un quai, à New York. Les vies individuelles, tirées de la globalité de la catastrophe, ça m’intéresse. La façon dont les gens ont été accueillis, secourus, accompagnés (ou pas…), les assurances, le deuil impossible. Au-delà de son mythe, le Titanic est une histoire de destins.

-Nous suivons votre personnage principal Letta qui se bat dans le New-York  du début du XX ème siècle pour survivre et protéger sa sœur – Pouvez-vous nous présenter Letta ?

– J’ai voulu que Letta symbolise la classe moyenne, qu’on puisse s’identifier à elle. Elle n’est ni riche, ni pauvre, elle est comme nous. À ceci près qu’on est en 1912, et qu’une femme n’est pas censée porter sa vie, et celle des autres (en l’occurence, celle de sa sœur) sur ses épaules. Letta n’est pas faite pour être chef de famille. Son parcours montre comment sortir de l’engourdissement des femmes à cette époque charnière: elles commençaient à être indépendantes en travaillant, les suffragettes revendiquaient leurs droits. Letta prend ce virage, en accéléré, que les femmes commençaient à prendre.

-Comment à cette époque les personnes ayant subi un choc psychologique étaient-elles prises en charge ?

– Elles n’étaient pas prises en charge du tout. Surtout si elles étaient des femmes, sur lesquelles on mettait rapidement l’étiquette d’hystérique. Le syndrome de stress post-traumatique n’a été défini que dans les années 80, et il a fallu deux guerres masculines pour cela – la Corée et le Vietnam.

-Qu’est-ce que vous souhaitez laisser  comme message ou émotion à votre lecteur ?

– Je souhaite lui laisser justement cela: une émotion. J’aime qu’on pleure à la fin de mes romans, comme je pleure en les terminant, mais pas de tristesse, je serais incapable de plomber le moral de ceux qui me lisent. Pour moi, quand on a la chance de savoir écrire, il faut utiliser ce don de façon positive. Qu’on ressorte d’un livre plus riche que quand on y est entré.

-Vous allez régulièrement aux Etats-Unis qu’est-ce qui vous y attire ?

– Les Etats-Unis, c’est chez moi. Je suis incapable de l’expliquer. Je m’y sens vivante, j’y ai une routine. Je ne suis pas fascinée, je prends le bon comme le mauvais. Tout me vient naturellement, là-bas. Peut-être une vie antérieure ?

-Quels sont vos liens avec la Suisse ?

– J’en ai peu, et c’est dommage! Peut-être parce que ce n’est pas loin de Grenoble, où j’habite, et que c’est comme un Parisien avec la Tour Eiffel: on n’y va pas aujourd’hui, parce qu’on se dit qu’on pourra y aller demain! Alors j’ai hâte d’être un peu suisse pendant un week-end au Festival du LÀC !

Après l’océan de Laurence Peyrin (éditions Calmann-Levy)

Sandrine Bourgeois reporter pour Color my Geneva (tous droits réservés)

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