Le diplomate Patrick Lachaussée ex-Consul Général de France à Genève a choisi de publier « Bourama L’arbre et le sage », son troisième roman auprès de Plaisir de lire. Quelle chance pour cette maison d’édition suisse qui fête ses cent ans d’accueillir ce thriller palpitant ! Impossible de lâcher cette histoire pleine de rebondissements et très documentée sur les rouages d’une cellule de crise ministérielle.
L’histoire…
L’histoire…Toute la population constituée de 92 habitants d’un village rural au Mali est exterminée. Le seul survivant, caché dans un baobab, est Bourama Sanogo qui tente de donner l’alerte. Mais qui peut croire ce vieil homme arrivé à Ségou à pied depuis son village reculé ? Des accidents, des meurtres se succèdent aux quatre coins du globe…Une course contre la montre est lancée pour mettre fin à ces exactions. Le diplomate Bernard Millet et sa nouvelle recrue, Sofiane, un jeune hacker vont mener une enquête à travers le monde entier. Des liens forts vont se tisser entre les personnages abimés par la vie pour stopper les criminels et éviter des attentats.
L’auteur…
Patrick Lachaussée auteur de trois romans dont Le Retour du printemps et Revoir Fatima est un diplomate atypique qui fonctionne à l’affectif, il a mis un point d’honneur à restaurer le monument aux morts du consulat de Genève, symbole de l’amitié franco-suisse. L’écrivain est chevalier de l’Ordre national de la légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite et décoré de la médaille d’honneur des Affaires étrangères.
L’humble avis de Color my Geneva…
Ce roman est un page-turner qui explore avec minutie la nature humaine et les choix possibles qui s’offrent à chaque individu. Choisir la lumière, la bienveillance malgré les malheurs ? ou le malin, la cruauté pour se venger ? Il décrit avec précision la vie et le caractère de ses personnages, ce qui les rend attachants et incarnés.
L’écrivain qui connaît bien le Mali pour y avoir vécu, apporte une multitude d’informations sur ce pays et notamment sur les pratiques religieuses et initiatiques. On y découvre avec étonnement et intérêt la Charte du Manden proclamée en 1236 sous le règne de l’Empire du Mali qui est l’ancêtre, bien avant l’heure, de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. « Le Manden fut fondé dans l’entente et l’amour, la liberté et la fraternité. Il ne saurait y avoir de discrimination ethnique ni raciale au Manden. »…A méditer en cette période violente…
Un roman ample et ambitieux qui tient en haleine jusqu’au bout. C’est rafraichissant de lire une telle histoire qui prône pour plus de bienveillance et de solidarité.
Un extrait…
« Bernard Millet dirigeait le tout nouveau Centre de crise du Ministère des Affaires Étrangères. Il l’avait conçu à la demande du ministre, avec l’appui d’un groupe de pionniers, comme il aimait les appeler. Millet était un diplomate au parcours atypique. Il avait toujours eu des postes difficiles. Il avait été l’un des plus jeunes ambassadeurs nommés en République démocratique du Congo avant d’être transféré à Bagdad, au lendemain du début de la seconde guerre d’Irak, puis du Mali. Bernard était unanimement respecté par ses équipes et par ses supérieurs. Au niveau où il évoluait, il était en lien direct avec son directeur de cabinet, tout comme la plus haute hiérarchie du Quai d’Orsay et des cabinets du président.
Pourtant, rien ne lui était prédestiné. Issu d’une famille modeste du bassin minier d’Oignies, fils et petit-fils de mineurs de fond d’origine polonaise, il avait lui-même travaillé quelques mois à la mine pour gagner de quoi financer ses études. Ce fut donc par l’arrière-cour qu’il fit son entrée au Quai d’Orsay. Sa rencontre avec l’ambassadeur Jean-Pierre Gramat permit à sa carrière de prendre une tournure imprévue… »
Bourama L’arbre et le sage de Patrick Lachaussée (éditions Plaisir de lire 2023)-Crédit Photo Gustave Deghilage
Sandrine Bourgeois- Chroniqueuse pour Color my Geneva- (tous droits réservés).
