Culture

Genève a un incroyable talent #11 – Duru Çıkırıkçıoğlu

Une artiste très proche de ses émotions, libre et audacieuse : Duru Çıkırıkçıoğlu est une jeune photographe genevoise qui se distingue par le souffle d’humanité qu’elle apporte à travers ses images.

Ses photos nous éveillent, nous bousculent, nous émeuvent et nous invitent à découvrir la beauté du quotidien au bord du Léman. À travers plusieurs séries de portraits d’étudiant.e.s  genevois.e.s, Duru nous dévoile sa sensibilité inouïe et nous présente un paysage humain d’une richesse bouleversante. Son regard bienveillant, artistique et profond traduit l’inquiétude, mais aussi l’espièglerie et les espoirs foisonnants de sa génération, avec un soupçon de douce mélancolie lémanique.  Entre rêves d’avenir et soif de vivre l’instant présent, Genève a un incroyable talent photographique : Elle a 19 ans et elle s’appelle Duru Çıkırıkçıoğlu.

En tant que jeune artiste genevoise aux origines turques, pensez-vous que La ville de Genève est un vrai Melting Pot Culturel ?

Il est vrai qu’à Genève nous retrouvons une grande variété de nationalités, de cultures différentes. Ce que je trouve fascinant, enrichissant. Nous pouvons inspirer et être inspiré par tellement de personnes. Donc oui ! Genève est un vrai mélange et représente un point de rencontre culturel.

 

Pensez-vous que la photographie peut être l’endroit idéal pour mélanger réflexion et divertissement ?

Tout à fait ! C’est personnellement l’équilibre entre les deux qui rend la photographie plus forte. Utiliser l’image pour déclarer des sujets sociaux, politiques ou encore écologiques permet, non seulement de toucher plus de personnes, mais aussi de le faire passer un message en un temps de lecture réduit. Ce qui s’avère très efficace dans un monde moderne où tout va très vite.

 

Comment était-elle votre première expérience artistique liée à la photographie ? 

Je ne pourrais pas dire exactement quand ce fut, car j’ai toujours été passionné de photo. D’abord j’utilisais mon téléphone, puis je me suis tournée vers l’ancienne caméra de mon père, qui d’ailleurs est maintenant la mienne. Cependant mon premier shooting concret a été réalisé pour mon Travail de Maturité sur « Les émotions et la communication non-verbal », que j’ai pu exposer en février 2021 à la galerie d’art au centre Espace Candide à Ferney-Voltaire. Ce fut une expérience incroyable, pleine d’émotions et d’excitation.

 

Comment voyez-vous la jeune scène artistique genevoise ?

Intéressante et talentueuse. Nous retrouvons des jeunes artistes dans tous les domaines. D’ailleurs, une des plus inspirantes dans le secteur photographique est la photographe Coralie Degenève, dont le travail est reconnu dans la cité de Calvin.

 

Est-ce que les réseaux sociaux jouent un rôle important pour que les jeunes artistes puissent distiller leurs talents, avec une certaine liberté ?

Oui et non. C’est-à-dire que dans la société dans laquelle nous vivons les réseaux sociaux jouent un rôle important, surtout en termes de visibilité. Cependant, ils peuvent aussi être nocifs. La comparaison sur les réseaux est plus commune que ce qu’on pourrait croire et peut aller jusqu’à réduire notre confiance et notre créativité. De plus, certaines plateformes peuvent être restrictives, comme en censurant la nudité féminine, et non pas celle masculine. Cela est problématique si l’on cherche à montrer la beauté du corps féminin.

 

Vos images sont d’une grande élégance. Elles nous dévoilent un regard bienveillant, rempli d’humanité. Que vous inspire-t-elle la jeunesse ? La jeunesse genevoise ?

Je m’inspire beaucoup de ma propre génération. J’ai envie d’y croire.  Je suis peut-être un peu trop rempli d’espoir pour l’humanité. La jeunesse en soi m’inspire et mon entourage, qui se situe en majorité à Genève, est l’une des plus grandes sources d’inspiration. Merci à mes ami.e.s qui apprécient de poser pour moi en tant que modèles !

 

Quelle relation entretenez-vous avec le Lac Léman ? Quel rôle joue-t-il dans vos démarches artistiques ? Et le Rhône ? Êtes-vous fluvial ou lacustre, Duru ? 

Je suis une vraie personne aquatique, mais avec les pieds sur terre. Je dirais donc un entre deux. Le bord du Lac Léman, ainsi que les bords du Rhône sont des vrais lieux de sérénité pour moi. Je suis reconnaissante de pouvoir vivre auprès d’une si belle source d’eau.

 

Quel est votre musée préféré à Genève ? Des suggestions…

Personnellement je trouve le musée d’ethnographie fascinant par la variété des collections exposées. Dans le domaine photographique il y a le centre de photographie de Genève qui expose 4 à 6 fois par année. Sinon je conseille un tour en Vieille-Ville, elle regorge de galeries d’arts indépendantes très intéressantes.

 

Où flâne-t-on à Genève quand on est un.e jeune artiste ?

J’aime beaucoup la Vieille-Ville pour ses charmants cafés et la Promenade de l’Observatoire qui ne se situe pas loin, avec une magnifique vue sur Rive et le Jet d’Eau.

 

Comment la ville de Genève s’insère dans votre rapport avec l’art ?

J’aime beaucoup photographier en Vieille-Ville. Cette dernière m’inspire une nostalgie et le bord du lac bien évidemment.

 

Immergez-vous dans l’univers visuel de Duru Çıkırıkçıoğlu, et découvrez un nouvel incroyable talent genevois !

 

Flávio D. – Reporter chez Color my Geneva – Tous droits réservés

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