Tu peux plonger librement – au gré de ta curiosité et de tes envies – dans des démarches artistiques chargées d’émotions, douces et profondes : immenses comme le cœur de la Suisse ! Je m’appelle Flavio : ton médiateur poétique sur Color My Geneva, et je te propose de l’audace métamorphosée en musique, de la générosité, de la magie et de l’envoûtement en compagnie d’une artiste aux multiples activités créatrices : décollons pour un voyage musical sidérant, pour des belles envolées lyriques fascinantes – sans négliger un soupçon de burlesque – avec Natalie Anston, chanteuse du fabuleux groupe pop indie rock genevois World’s &. Une vraie « art maker », dont les initiatives scéniques et audacieuses, fêtent la beauté du monde, des rencontres et des différents mélanges culturels : prenons de la hauteur avec Natalie Anston et la musique caressante et coloré de World’s &.
– Natalie, tu es une artiste américaine établie dans la région lémanique : comment vois-tu la scène musicale et artistique autour du Léman ? Quels sont les différences avec le modèle américain de production culturelle et depuis quand travailles-tu à Genève ?
Il y a tellement de talents uniques dans la région du Léman. Je trouve cependant un peu triste que de nombreux artistes de notre région ne semblent pas disposer de beaucoup de ressources pour promouvoir leur art. La situation s’est améliorée au fil des ans, mais Genève a encore beaucoup de chemin à parcourir. Je dirais que la plus grande différence avec la scène musicale aux États-Unis est que les musiciens mettent surtout l’accent sur la collaboration et les approches “Do it yourself”. À Genève, je fais partie de la scène musicale “Pop Rock” depuis 5 ans et de la filière classique depuis 12 ans.
– La ville de Genève, est-elle un Melting Pot culturel ?
C’est vraiment un melting pot de cultures, qui d’après moi pourrait contribuer à créer l’identité musicale de Genève. Si les artistes se réunissaient davantage, s’entraidaient et collaboraient au lieu de se considérer comme des concurrents ou des “différents”, nous pourrions créer notre propre vision d’un “melting-pot de la musique”.
– Quelle est la genèse du groupe World’s & dont tu es la chanteuse ? Que veut dire World’s & ? Y a-t-il une raison particulière derrière le choix du nom de ton groupe ?
Lorsque le groupe a été créé, nous voulions le nom “The &”, mais il était déjà pris et j’ai donc inventé ce “jeu de mots” avec “World’s &”… nous ne sommes pas la fin du monde, nous sommes le “&”. À l’époque, je ne savais pas vraiment ce que ce nom signifierait pour notre groupe, mais au fil des années, nous commençons à former notre identité et à nous connecter avec nos auditeurs. Les personnes qui ont tendance à aimer notre musique, nous les appelons “les rêveurs”. Notre musique est axée sur le voyage, la narration d’une histoire. Nous ne planifions pas vraiment ce que nous allons écrire, ça vient juste du cœur et c’est vrai. Je pense que c’est la raison pour laquelle les personnes qui ont cette mentalité de “rêveurs” peuvent vraiment se connecter avec notre musique, car dans leur cœur, ils connaissent aussi cette vérité. C’est pourquoi le “&” de “World’s &” commence à avoir un sens.
– Certaines de vos chansons s’inspirent des ambiances genevoises ?
Je pense définitivement qu’une particulière atmosphère peut avoir un grand impact sur l’écriture, qu’en soit conscient ou non. Nous avons une chanson intitulée “Ocean”, qui remonte à une époque où j’étais très influencée par différents projets qui étaient promus pour améliorer l’impact humain sur les océans. Genève est une ville très puissante à cet égard. Elle compte de nombreuses organisations qui se battent pour améliorer notre mode de vie, et cela m’inspire.
– Quels souvenirs tu gardes de ton enfance en Amérique ?
J’ai eu la chance d’avoir une enfance fort agréable en Floride. Je vivais au bord d’un lac et je passais beaucoup de temps sur les plages. Mes plus beaux souvenirs de vie aux États-Unis sont les moments passés avec ma famille dans la nature. Les États-Unis ont tant de beauté à offrir.
– Tu es également une artiste burlesque. Qu’est-ce que c’est l’art burlesque, selon toi ?
Chut ! Ne le dis à personne ! Haha ! Le burlesque pour moi c’est juste du plaisir. J’ai commencé avec mon amie Emma Mylan qui est une artiste burlesque très connue. Elle m’a invitée à monter sur scène et à partir de là, j’ai découvert une autre partie de moi-même, ce qui m’a donné le courage d’explorer le monde musical en dehors de la musique classique. J’ai même écrit une chanson intitulée “Expose Me”, inspirée par mon expérience du burlesque. Je pense que si vous écoutez bien la chanson, vous comprendrez ce qu’est vraiment le burlesque.
– Tu as trouvé tellement de moyens – ou de façons – de t’exprimer artistiquement. Est-ce qu’il y a une espèce d’hiérarchie dans ce que tu entreprends en tant qu’artiste ?
Haha, c’est une question très difficile, Flavio ! J’ai récemment lu un livre étonnant intitulé “Big Magic”, qui traite de la créativité. Après avoir lu ce livre, j’ai réalisé que je ne devais pas mettre tant de pression pour “me trouver”, mais simplement profiter du flux créatif sans restriction. Parfois, mon duo de musique classique “PianoConVoce” me prend tout mon temps, puis je me remets à écrire pour World’s & et enfin, il se peut que j’écrive des choses en solo pour moi-même. Ce qui est génial dans le fait d’être un artiste indépendant, c’est qu’il n’y a pas de limites… vous êtes libre de faire ce que vous voulez et c’est ce qui compte.
– L’art burlesque et le chant se nourrissent mutuellement dans ton travail ?
Je n’ai pas fait de numéros burlesques depuis un certain temps en fait, donc cela n’a pas eu beaucoup d’impact sur mon chant actuellement. Mais mon amie Emma Mylan a fait un numéro de feu récemment, elle est allée jusqu’au bout et a fini par être gravement brûlée. Si vous avez vu la vidéo, vous ne vous êtes même pas rendu compte qu’elle a été brûlée parce qu’elle était complètement perdue dans le feu et la beauté du moment. Ce numéro était incroyable et m’a peut-être inspiré une chanson à ce sujet…
– Comment ton amour de la scène s’insère dans tes performances musicales ?
Je me produis depuis que j’ai commencé à marcher et à parler. Je ne sais rien faire d’autre que cela. Je pense qu’il est naturel pour moi, lorsque je donne un concert, d’offrir également un peu de “spectacle”. La musique ne se résume pas toujours au son, mais les gens s’intéressent à l’histoire et j’aime transmettre cela par ma présence sur scène. Même si parfois je vais un peu trop loin, haha…
– Une balade enchanteresse et musicale à Genève :
J’adore me promener avec mon chien au Bout du Monde, entre la forêt et la rivière, c’est calme et les mélodies semblent trouver leur chemin dans mon esprit quand je suis là-bas.
Immergez-vous dans l’univers musical de Nathalie Anston du groupe World’s &, et découvrez un nouvel incroyable talent genevois !
Flávio D. – Reporter chez Color my Geneva – Tous droits réservés