La famille Schwörer parcourt les océans du globe depuis 25 ans sur leur propre bateau. A deux, puis à trois, quatre… et enfin huit en fonction des naissances. Les parents Sabine et Dario ont le sentiment d’avoir une mission : alerter sur le réchauffement climatique et récolter des données à destination des chercheurs permettant de mesurer la pollution des océans. Ils ont aussi à cœur d’offrir à leurs enfants une vie différente mais pleine de ressource et de sécurité. La vie dans 20m2 est étonnante… La réalisatrice Livia Vonaesch les a suivis pendant 7 ans afin de comprendre comment cette petite société évoluait. Le résultat est épatant !
De Livia Vonaesch
Avec Dario Schwörer, Sabine Schwörer,
Salina Schwörer, Andri Schwörer, Noé Schwörer, Alegra Schwörer, Mia Schwörer et Vital Schwörer
Date de sortie : 7 mai 2025
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Comment vivre à 8 dans 20m2 ? C’est le pari que relève toute la famille Schwörer. Et c’est ce qui a séduit la réalisatrice Livia Vonaesch, sociologue de formation. Elle a donc voulu s’éloigner du portrait d’une famille super héros et donneuse de leçons pour s’attacher aux quotidiens et surtout aux enfants. Ce sont eux, les vrais héros du film. Pétillants, intelligents, vifs, drôles… mais aussi secrets, pensifs… Nous les suivons pendant 7 années au grès des ports d’attache, des aventures, des rencontres. Parfois nous-même incrédule, souvent admiratif, nous les voyons assurer des quarts de nuit, tenir la barre du bateau… Nous assistons aussi aux choix éducatifs des parents Dario et Sabine. Leur manière de responsabiliser les enfants, comment chacun a son rôle à jouer dans la vie quotidienne…
Grâce à une manière de filmer très respectueuse et factuelle, Livia Vonaesch ne juge jamais. Elle nous permet juste d’entrer dans l’intimité de cette famille et nous laisse libre de nous faire notre opinion. Est-il raisonnable de n’atteindre un port d’attache avec une éventuelle maternité que 15 jours avant une naissance ? Est-il raisonnable de demander à son enfant de monter en haut du mât et d’effectuer une réparation au beau milieu de l’océan ? Est-il raisonnable d’emmener la famille sur la terre ferme du Svalbard et de risquer d’y rencontrer un ours blanc ? N’hésitez pas à lire l’interview de la réalisatrice car elle nous y donne plusieurs clefs de lecture… La mère Sabine Schwörer confesse qu’elle est toujours inquiète lorsqu’ils naviguent dans l’arctique, que la vie en mer n’est pas si idyllique. Le père Dario se sent plus en sécurité sur le bateau qu’en pleine ville. Ces réflexions sont toujours honnêtes. Cette vie est leur choix ; ils ont le sentiment d’avoir une mission à mener, tout en étant conscients que leurs enfants devront prendre une autre direction un jour… Livia Vonaesch ne nous donne aucune indication sur les années qui passent. Sous nos yeux, les enfants grandissent, les lumières changent, les paysages évoluent (New-York, les Açores, l’Islande, le Svalbard). Un accident arrive, le projet doit être revu. La vie continue.
La nature est omniprésente et face au grand écran, elle nous submerge et nous transporte… Les images sont magnifiques. C’est une des autres qualités du film. Avec sa caméra, Livia Vonaesch capture l’immensité ! Nous vivons pleinement dans les entrailles de ce bateau, surnommé le « ventre maternel », au-milieu du bruit des vagues, du vent, des coups portés contre la coque… Dès les premières images, nous sommes comme sans repères, plongés dans cet autre monde. La réalisatrice nous offre ainsi une formidable bouffée d’air frais et d’embruns. On sort de la projection un peu sonné mais très vivant !
Le film a été projeté en avant-première au festival du Film de Zurich.
Virginie Hours, reporter pour Color My Geneva – tous droits réservés
