Il devrait vous envoûter et vous poursuivre longtemps. La romancière qui possède une magnifique plume, a remporté le Prix Historia pour un précédent ouvrage « L’autre rive du Bosphore ».
Theresa Révay transporte cette fois, le lecteur dans une fresque épique qui a pour décor Lyon et la Grande Syrie. S’appuyant sur des faits historiques documentés, elle décrit les liens qui unissaient les soyeux de Lyon à ceux du Proche-Orient. Sujet qui touche d’autant l’auteure qu’elle appartient à la famille d’un soyeux, ruiné après l’épidémie de pébrine ravageant les élevages de vers à soie.
La romancière confie à Color my Geneva son attachement particulier à la Suisse. Elle est l’arrière-petite-fille de Xavier Givaudan, fondateur en 1895 avec son frère de la société Givaudan, fabriquant suisse d’arômes et de parfums à Vernier. Sa famille s’établit alors à Cologny sur une propriété qui accueille aujourd’hui le célèbre terrain de golf.
« La nuit du premier jour » décrit le choix impossible de Blanche, de nationalité française, expatriée au Liban, qui quitte en 1896 sa terre natale, pour épouser, un riche soyeux à Lyon. Quelques années plus tard, mère de deux enfants, elle croise un marchand de soie de Damas, Salim dont elle s’éprend éperdument.
Elle décide de se libérer du carcan de la bourgeoisie lyonnaise, incarnée par Geneviève l’impressionnante belle-mère habitée par des secrets. Blanche au tempérament enflammé choisit l’Amour et l’Orient. Déchirée entre deux pays, elle renonce le cœur serré à Adrien et Oriane qu’elle confie à leur père et grand-mère. Reverra-t-elle un jour ses enfants qui la croient morte ?
Dans la tourmente de la première guerre mondiale et la lutte des provinces arabes du Levant contre la domination turque, Blanche affronte avec courage et dignité les assauts du destin.
Je vous conseille vivement « La nuit du premier jour » chargé d’histoire, d’émotions et de senteurs d’orient.
La nuit du premier jour de Theresa Révay (éditions Albin Michel) vendu en librairie au prix de 38 francs
Crédits photo: Astrid di Crollalanza
Sandrine Bourgeois-Reporter pour Color my Geneva, tous droits réservés