Culture

« Nos plus beaux jours sont des mensonges » de Francisco Arenas Farauste

Laissez-vous surprendre par la plume incandescente de Francisco Arenas Farauste qui livre un roman délicieux et cruel sur la nature humaine. Mensonge ou réalité ?

L’auteur qui vit en Suisse nous emporte à la fin du 19e siècle dans une intrigue remarquablement bien construite, jusqu’au dénouement final inattendu. Il explore avec délectation les thèmes de l’illusion et du mensonge. « Vaut-il mieux vivre heureux dans l’illusion ou malheureux dans la réalité ? ». Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire au risque de bouleverser une vie ? Francisco Arenas Farauste nous propose d’y réfléchir avec lui, grâce à ce court ouvrage subtil au souffle romanesque.

Cerise sur le gâteau, l’auteur nous plonge également dans le monde succulent de la boulangerie pâtisserie. A déguster sans hésitation, tout en réfléchissant sur notre nature humaine. Un coup de cœur pour Color my Geneva !

L’histoire

Une simple lettre reçue par la belle et mystérieuse héroïne Mathie, dans son hôtel particulier près de l’opéra Garnier à Paris, peut-elle changer le cours d’une vie ? Un courrier inattendu, reçu un jour ordinaire, peut-il éclairer les évènements de notre passé d’une lumière nouvelle et ainsi changer notre destin ? Le livre alterne entre l’histoire de Mathie au moment où elle reçoit le courrier et la lecture de la lettre. « Je t’ai toujours menti. Du premier jour, lorsque je t’ai aperçue, au dernier instant lorsque tu as disparu. Te souviens-tu de ce matin-là ? »…

L’auteur Francisco Arenas Farauste

Né en Espagne, il vit en Suisse. Il observe le genre humain et essaye de témoigner des absurdités et des folies du monde. « Le comte foudroyé » son premier roman écrit comme un conte philosophique, sélectionné par le Prix littéraire du LÀC, a connu un vif succès. Il y explore l’illusion et les faux semblants. Son troisième opus sortira prochainement. Un romancier à suivre.

Un extrait

“La lettre arriva ce matin-là. Rien ne distingua cette aube de novembre des autres petits jours. Le vent froid s’abattait sur Paris, et les rues désertes semblaient grelotter sous la bruine fine qui lustrait les pavés. L’air humide tremblait par instants, troublé par les brumes opaques qui se dégageaient des entresols. S’évaporant dans l’aurore, ces signaux de fumée grasse signalaient la présence de la multitude invisible et silencieuse des domestiques. Au numéro 8 de la rue de l’Arcade, tout près de l’Opéra Garnier, s’élevait l’hôtel particulier de Prosper de Barante. Replié sur lui-même, l’élégant édifice sommeillait, encore envelppé par la chaleur de l’âtre de la cheminée monumentale de la cuisine.

Devant le foyer crépitant, le valet responsable du four attisait frénétiquement les braises dans le dessein d’atteindre la température adéquate à la confection des viennoiseries. La senteur du bois en feu imprégnait la pièce et les charbons fumants étaient placés précautionneusement dans le four à pain qui trônait dans un angle de l’office. Le commis boulanger, à peine réveillé, s’était mis à pétrir la pâte, le regard rougi par la fatigue, les mains blanchies par la farine. C’est au milieu de cette agitation matutinale que le second valet Dreymond apporta la lettre trouvée sur le palier de la porte cochère. Il ne s’agissait par là d’un courrier ordinaire. Il était très différent de la correspondance habituelle qui arrivait au 8 rue de l’Arcade. Pas de papier vélin au grain soyeux, pas de bristol invitant les propriétaires de l’hôtel à un dîner mondain ; il n’était pas filigrané et ne portait aucunes armoiries.”

« Nos plus beaux jours sont des mensonges » roman de Francisco Arenas Farauste ( publié chez 5 sens éditions).

Sandrine Bourgeois- chroniqueuse pour Color my Geneva (tous droits réservés).

 

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