Culture

Antonio Seijo joaillier

Comment naît un bijou ? Quels sont les secrets de sa création ? Comment s’opère le choix des pierres et des couleurs ? Quelle est la symbolique d’un bijou ?

Le monde de la haute joaillerie recèle des mystères qui ne demandent qu’à être découverts !

Le joaillier Antonio Seijo y répond dans un ouvrage publié aux Éditions du Regard.  À l’instar des peintres Matisse, Bonnard, Magritte, le créateur ouvre une fenêtre foisonnante sur l’art de la joaillerie, tout en dévoilant des pièces uniques à couper le souffle.

L’artiste, vivant à Genève depuis de longues années, est issu d’une dynastie de joailliers installés en Andalousie depuis le XIXe siècle. Son activité se déploie entre Genève, Paris, Londres et Marbella.

Cet ouvrage d’art, illustré par de magnifiques photographies de Gary Edwards, nous convie à une découverte intime de la création de trente-six bijoux fascinants par leur originalité et porteurs de symboles. La production joaillière d’Antonio Seijo s’enrichit au gré de ses lectures, de ses expériences et du monde qui l’entoure, de l’univers à la recherche de la beauté souveraine.

 

Le rôle du bijou n’est-il pas de nous transporter au royaume de la féerie ?

Pétri de culture, de littérature et grand amateur de contes et de légendes, Antonio Seijo raconte une histoire fabuleuse à chaque nouvelle création, comme par exemple les boucles d’oreille déesse Hathor, ou celles intitulées les oiseaux de rêve ou encore la bague serpent… Ses bijoux à « la fantaisie…sans limites » portent en eux une émotion particulière, réminiscence d’un paradis perdu ou présage d’un bonheur retrouvé.

« Dans mes créations, j’ai toujours exprimé une forme d’optimisme, un art de vivre en toute liberté à travers la combinaison de couleurs, l’irrégularité des formes et les différents symboles, avec en arrière-plan la volonté de traduire des idées, de raconter des histoires, telle celle d’un ciel trop froid empli d’astres trop sereins, comme une vibration, comme un tremblement dans le silence des étoiles » (page 38).

Le bijou peut prendre la forme d’une amulette de protection qui « …revêt un caractère de grande intimité, elle est intrinsèquement liée à notre être. Nous ressentons son pouvoir émotionnel à son contact direct. Elle est objet transitionnel puissant entre le corps et l’esprit, d’où la qualité de l’attention que nous devons lui témoigner » (Page 87).

Antonio Seijo souligne que le bijou peut aussi contenir un message et ne s’en prive pas. Il se souvient du livre de Madeleine Albright secrétaire d’État des États-Unis qui relate dans « Lisez mes broches » qu’elle portait une broche dont le contenu relevait d’une intention politique, lorsqu’elle était ambassadrice de l’ONU.

 

La couleur est-elle la clef de toute création ?

Antonio Seijo explique que dans un premier temps, il décide de la pièce à réaliser, puis choisit le métal, la forme et les pierres qui la constituent. Il confie dans son ouvrage que “La couleur est pour lui la clé de toute création. Regardons quelques objets : la première sensation ressentie est celle de la couleur porteuse d’énergie, à la fois subtile et puissante, révélatrice de toute émotion. Une œuvre d’art appelle la couleur, ou l’absence de couleur, laquelle pouvant être perçue comme une couleur. ” (Page 213)

L’ouvrage d’Antonio Seijo relie les arts et rend un magnifique hommage au monde onirique et féerique de la création joaillière.

L’artiste présentera son livre d’art le jeudi 25 novembre 2021 à 18 heures à la librairie Payot Rive. Ce sera l’occasion d’y découvrir à titre exceptionnel ses bijoux.

 

                          Sandrine Bourgeois – Reporter pour Color My Geneva tous droits réservés

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