Les voyages Moulticouleurs de Juju et Maxou de Zahi Haddad, auteur vivant dans le canton de Genève, est une valeur sûre à mettre dans les mains de nos petits de 7 ans à 11 ans. Les plus jeunes peuvent aussi découvrir en lecture accompagnée les aventures des jumeaux. Découvrez l’univers de ce livre pour enfants dans notre dernier article littéraire. Dans cet article, Sandrine, reporter littéraire CmG, vous propose une interview de l’auteur Zahi Haddad, entre ses ouvrages passés, l’aventure de cet album pour enfants, ses inspirations et ses aspirations pour l’année à venir !
Sandrine Bourgeois: Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez écrit un livre pour enfants après avoir publié principalement des ouvrages pour les adultes ?
Zahi Haddad – J’aime varier les plaisirs avec toujours la même envie d’apporter quelque chose de nouveau, comme des pistes de réflexion sur notre société et sur la façon dont nous la vivons. En filigrane, il y a, dans chacun de mes ouvrages, des histoires de vie qui me touchent profondément. Ces dernières touchent aussi à notre universalité, à notre vivre ensemble, à la similitude de nos parcours, au-delà de nos origines et des spécificités caractérisant chaque personne.
Adulte ou enfant, nous aimons tous écouter et raconter des histoires. C’est cette transmission qui est formidable, car elle engendre le dialogue, l’échange de points de vue, l’ouverture à ce que l’on ne parvient pas toujours à voir dans le monde nous entourant. Avec les enfants, ce processus est absolument magique, car il est sans fards.
S.B : Pouvez-vous nous raconter l’aventure de cet album ?
Z.H : Il est arrivé spontanément, un jour, pendant que j’attendais mes enfants. J’avais deux heures devant moi et ai écrit assez rapidement les premières lignes dans le moleskine que j’ai toujours avec moi. J’ai commencé avec ces discussions sur des sujets qui me tiennent à cœur et qui taraudent les enfants dès l’âge de 7-8 ans, peut-être beaucoup plus qu’on ne l’imagine : leur avenir, leur place dans la famille et dans le monde, leurs relations avec les autres, la spiritualité, etc.
Le reste est venu très naturellement. D’abord, le concept qui consiste à mener ce dialogue autour d’histoires de voyages originales. Puis, les illustrations que je visualisais à chaque mot que j’écrivais. Je voulais un monde « bonbonné », multicouleur, teinté de barbe à papa, dans lequel on trouverait des glaces, des sucettes et plein d’autres délices. C’est là que Yoan Samaha, l’illustrateur du livre, a fait son entrée. Jeune diplômé des Beaux-Arts de Beyrouth, franco-libano-hongrois, Yoan s’est lancé avec beaucoup d’assiduité et de conviction dans le projet, comme un peintre qui joue avec les couleurs sur sa palette. Nous avons beaucoup échangé pour qu’il puisse reproduire ce que dont je rêvais. Enfin, avant de terminer, j’ai choisi un format A3 car je voulais que l’enfant qui lirait ce livre imposant puisse avoir le sentiment de plonger et de déambuler dans une immense confiserie. Quelque temps avant l’impression de l’album, Estelle Gitta, la fondatrice des Editions Eclectica, m’a rejoint, très enthousiaste à l’idée de publier ces aventures « moulticouleurs ».
S.B : Quel(s) message (s) souhaitez-vous transmettre aux enfants ?
Z.H : Dans cet opus, je souligne l’importance de la conversation et de l’affirmation de ses propres convictions, chemin indispensable pour se définir soi-même et réaliser ses propres envies. Cela dit, le message que je reçois en retour est tout aussi fondamental : une sorte d’ouverture candide et fraîche sur le monde et nos contemporains que les enfants savent partager.
S.B : Quelles sont vos sources d’inspiration créative ?
Z.H : Depuis l’enfance, je lis beaucoup pour comprendre le fonctionnement des choses, décortiquer les mythes, la mythologie. Cet amour pour les histoires est également rassasié par les grandes épopées cinématographiques et quelques documentaires télévisuels qui retracent la vie de personnes plus ou moins connues.
S.B : Vous habitez dans le canton de Genève, quels sont vos endroits préférés ?
Z.H : J’ai beaucoup de plaisir à me balader dans la campagne genevoise, du côté de Choulex, Presinge ou encore Jussy. Au-delà de la beauté de la faune et de la flore que je passe mon temps à observer, je me reconnecte à mes idées, à mes envies les plus profondes. À mon besoin de ralentir aussi !
S.B : Quels sont vos projets pour 2022 ?
Z.H : Je vais gérer quelques mandats d’écriture que l’on m’a confiés, notamment autour de la « Genève internationale », une thématique qui me tient à cœur. Peut-être aussi une biographie… Et, bien sûr, j’aimerais continuer à voyager avec Juju et Maxou, tout en menant un ou deux autres projets personnels.
Sandrine Bourgeois- Reporter pour Color My Geneva, tous droits réservés