« Les vrais miracles font peu de bruit » disait Antoine de Saint-Exupéry, l’auteur du livre Le petit prince. Vaste programme… qui se reflète dans le choix éclectique des films proposés par le festival Il est une foi et les thèmes des débats. Car l’objectif premier des cinémas du Grütli et de l’Eglise catholique romaine Genève est de créer un dialogue entre le public et les invités : penseurs, théologiens, cinéastes, écrivains et autres spécialistes. Il s’agit de témoigner et de discuter des courants et des enjeux qui traversent notre société.
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Comment peut-on expliquer le miracle ? Il y a deux voies possibles : la science ou la foi.
Le plus souvent, on parie de « miracle » pour évoquer un fait extraordinaire, sans explication scientifique, alors vu comme surnaturel et attribué à une puissance divine. Il est accompli soit directement par cette puissance divine, soit par l’intermédiaire d’un de ses serviteurs.
De nombreux historiens préfèrent se fonder sur la science et refusent d’expliquer les évènements par du « surnaturel ». A l’image du philosophe Ernest Renan qui disait que « c’est au nom d’une constante expérience que nous bannissons le miracle de l’Histoire », ils ne jurent que par l’apprentissage ou la démonstration.
C’est ainsi que de son côté, l’écrivain Ray Bradbury disait que « la science n’est rien de plus que l’exploration d’un miracle que nous n’arrivons pas à expliquer, et l’art d’interpréter ce miracle ».
28 films ont été sélectionnées pour susciter émotion et questionnement. Ils reflètent les différents types de miracles possibles, de l’évènement incroyable (L’apparition, Fatima) à une rencontre improbable (Dersou Ouzala) en passant par un pardon inattendu (Sur le chemin de la rédemption). Le panel est très large. En y réfléchissant, il n’est pas étonnant d’y trouver des films dits « pour enfants » comme La vie de Pi, Pinocchio ou Louisiana story. D’autres évoquent les petits riens qui font basculer une vie comme le délicieux Conte d’hiver de Rohmer ou le délicat La fin d’une liaison et des quêtes intérieures comme La prière.
A noter : la projection du mythique Les dix commandements le dimanche 7 mai à 9h15 (avec croissants et cafés…), la présence de Timothée Gérardin, auteur du livre Cinémiracles – l’émerveillement religieux à l’écran et le débat avec le cinéaste Cédric Klapish le mercredi 3 mai à l’issue de la projection du film La prière.
Albert Einstein disait : « il n’y a que deux façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant que tout soit un miracle ».
Le festival « Il est une foi » nous laisse choisir…
Virginie Hours, reporter pour Color My Geneva – tous droits réservés