Rencontre avec une femme libre et audacieuse :
Luna Films est une société de production indépendante basée à Genève. Quelle est la genèse de ce projet, Véronique Vergari ?
Mon retour en Suisse (il y a environ quatre ans) après une vingtaine d’années à l’étranger. J’ai rencontré Agnès Boutruche en ce moment et nous avons commencé à faire de la production ensemble ; en septembre 2020, nous avons inauguré Luna Films ! L’année 2021 s’est très bien passée avec plusieurs productions : La Mif, de Fred Baillif, Le Rêve de Garance, de Judith Molet, entre autres.
Comment vous voyez la production cinématographique en Suisse Romande ?
Disons que c’est difficile car nous sommes beaucoup de producteurs dans une toute petite partie de la Suisse… et la Suisse est déjà petite ! Mais il y a de plus en plus de talents et nous avons cette chance justement d’être un petit pays et de les voir, peut-être, plus facilement. C’est une question difficile (rires) !
Parmi vos plus récentes productions, nous trouvons la série La vie de J.C, réalisée par Zep & Gary Grenier, avec la participation de la RTS et un casting de superstars romands (parmi eux : Vincent Veillon, Yann Marguet et Yoann Provenzano). Quel bilan tirez-vous vous de cette expérience en tant que productrice, Véronique ?
C’était une expérience très intéressante parce que : récréer la Palestine en Suisse Romande a été un défi quand même dur à relever (rires) ! Nous voulions tournée à Matera en Italie à la base et, malheureusement, à cause de la pandémie, cela a été impossible : nous sommes restés en Suisse Romande et l’expérience fût tellement enrichissante que nous sommes en train de réfléchir à une deuxième saison. Toute l’équipe a été extraordinaire et pas seulement les « superstars » comme vous l’avez dit : le pari était très difficile à gagner… et on a réussi !
Les thématiques sociales sont très présentes dans les productions Luna Films, comme dans le documentaire Volontaires, de la cinéaste Chloé Seyssel. Les questions de société, comme l’immigration, sont au cœur de votre cinéma Véronique Vergari ?
Oui. Toutes les questions sociales sont au cœur de notre cinéma, même le film La Mif – du réalisateur Fred Baillif – une fiction sur des filles qui vivent en foyer à Genève. Volontaires, le documentaire que vous avez cité autour de l’immigration, bien sûr… Big Little Women parle du mouvement féministe en Égypte tout en tissant des parallèles avec la Suisse, dans un discours très intimiste de la part de sa réalisatrice, Nadia Fares. Nous avons également produit : Souviens-toi hier, documentaire qui traite des violences domestiques et de la mémoire ; certaines femmes peuvent la perdre dans cette spirale de violence. Donc oui ; elles sont toujours très présentes ces thématiques qui font réfléchir, parce que – à notre avis – c’est très bien de divertir tout en donnant un point de vue : exprimer un point de vue sur de questions de société difficiles est notre passion et je pense que beaucoup de réalisateurs ont des points de vue très intéressants à faire partager.
Selon vous, Genève est une ville cinématographique ?
On peut faire deux lectures par rapport à votre question : est-ce qu’elle est à cinématographique dans le sens d’être une ville à filmer ? Ou est-elle une ville de Cinéma ? À filmer, je pense que Rome est une plus belle ville à filmer et, dans ce sens, elle est plus cinématographique… (rires), mais Genève peut le devenir… Elle est en en tout cas en train de devenir une ville de cinéma avec les différents festivals qu’elle propose, avec ses différentes productions… Je suis très contente d’être venue à Genève et de pouvoir développé mon savoir acquis pendant plusieurs années à l’étranger.
Immergez-vous dans l’univers cinématographique Véronique Vergari et découvrez un incroyable talent genevois : @lunafilmsproduction – www.lunafilms.ch
Flávio D. – Reporter chez Color my Geneva – Tous droits réservés