Audrey Hepburn disait qu’elle était chez elle en Suisse dans le Canton de Vaud à Tolochenaz dans une maison baptisée “La paisible” où elle vécut 30 ans jusqu’à son décès en 1993.
Il y a exactement 100 ans, le 26 mars 1923, le monde du théâtre perdait l’une de ses légendes : Sarah Bernhardt qui a interprété les plus grands rôles du répertoire. Née en 1844 à Paris, cette actrice hors norme a marqué l’histoire de la scène française et internationale, devenant une véritable icône de son temps. Comédienne de génie, cette femme unique en son genre, audacieuse a révolutionné le monde du spectacle au XIX ème, devenant la première star du milieu théâtral. Elle a repoussé les limites de la société de son époque.
Comme une évidence, Le Crève-Coeur ne pouvait que programmer ce biopic théâtral, mis en scène par Anne-Shlomit Deonna, couronnant la personnalité exceptionnelle de cette femme libre, habitée par le théâtre.
Sarah Bernhardt est interprétée par les deux comédiennes Marie Probst et Pascale Vachoux qui se glissent à merveille dans la peau de la “Divine” pour offrir un portrait croisé aussi foisonnant que captivant. Les actrices se dédoublent à la fois narratrice et personnage principal de la pièce.
Le texte s’appuie sur les lettres d’amour, les monologues les plus célèbres et des anecdotes croustillantes pour raconter l’histoire de cette icône, avec les regards contemporains des auteurs Julie Gilbert et Ludovic Chazaud qui ajoutent une touche de modernité. Le décor est inventif et repose notamment sur de magnifiques jeux de lumière.
Ce spectacle bien ficelé est une occasion de découvrir ou de redécouvrir cette figure emblématique qui a marqué à jamais l’histoire de cette discipline. Car si Sarah Bernhardt a été surnommée “monstre sacré” par Jean Cocteau, et” La voix d’or” par Victor Hugo, c’est avant tout pour son immense talent et sa personnalité hors norme, qui ont su transcender les limites du théâtre pour devenir une véritable légende.
Se rendre au Crève-coeur est une délicieuse aventure et une expérience unique. Niché à Cologny, le théâtre surplombe le Léman pour offrir une vue imprenable sur Genève. La petite salle de spectacle aux fauteuils de velours rouge a été entièrement rénovée. Avant et après le spectacle, il est possible de s’attarder pour boire un verre et déguster une soupe, une quiche… A la sortie, l’émotion continue pour le spectateur qui découvre la ville illuminée. Un tuk tuk pittoresque facilite le trajet du parking jusqu’au théâtre. On s’y sent comme chez soi dans ce théâtre accueillant et intimiste dirigé par Aline Gampert.
Le dimanche 26 mars à 11 heures Mélanie Croubalian, auteure du nouveau roman “Azad ” et productrice pour la RTS, commémorera, elle aussi, pour le théâtre Le Crève-Coeur, jour pour jour, la disparition de Sarah Bernhardt. Anecdotes, confidences et complicité sont le sel de ses interventions. Le live sera l’occasion de découvrir les deux comédiennes Marie Probst et Pascale Vachoux qui incarnent à elles seules tout un pan du théâtre romand.
Sandrine Bourgeois-journaliste pour Color my Geneva (tous droits réservés)
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